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Et si se retirer ponctuellement du monde virtuel et connecté devenait un classique des ordonnances médicales dans les années à venir ? Que diriez-vous de parcs, jardins ou encore squares publics à l’accès interdit aux téléphones allumés-connectés comme règle fréquente et communément admise ? Que la lecture de ces deux phrases vous fasse hausser les épaules ou esquisser un sourire pas forcément assumé, nous abordons aujourd’hui un sujet qui vous concerne et vous concernera de plus en plus dans les mois et même années à venir.
C’est vrai, il est indéniable que la vie connectée a encore de beaux et longs jours devant elle. Au-delà de l’intuition très prononcée, il suffit de se pencher très rapidement sur les prévisions concernant les réseaux sociaux pour en avoir la confirmation. Une étude d’Accenture estime par exemple que d’ici 2025, le total des ventes sur les réseaux sociaux devrait atteindre 1200 milliards de dollars dans le monde (contre 492 milliards de dollars aujourd’hui). Autre exemple parlant : les 95 minutes passées en moyenne chaque jour par les utilisateurs de Tik Tok mises en avant par Libération en mars 2023, soit une heure et demie.
Ce qui est vrai aussi (et paradoxalement), c’est le besoin de déconnexion qui n’est certes pas nouveau mais (re)prend tout son sens et se confirme, à une époque à la fois troublée et teintée d’infobésité et de sollicitations quasi-permanentes (et portant les stigmates des confinements à répétition). Plus précisément, il semblerait que les moments et escapades offline soient de plus en plus populaires et perçus comme des soupapes nécessaires. Illustration assez significative de cette fatigue numérique : les 68,6% de personnes déclarant, dans le cadre d’une enquête menée par la société de messagerie SimpleTexting, que le temps passé devant un écran a eu un effet négatif sur leur santé mentale. Ou encore la personne sur trois qui admet que ce temps a eu un effet néfaste sur son travail ou sa vie personnelle.
Un ressenti auquel la science donne raison. Plusieurs études ont en effet mis en évidence une amélioration de la santé mentale et du bien être (baisse du niveau de stress et augmentation des capacités cognitives) à partir de 3 jours - soit 72H - de digital detox. C’est ce qu’on appelle officiellement “The three days effect” (on vous fait confiance pour la traduction), dans le monde des études scientifiques concernant le temps de connexion de ses effets.
Aussi évident que cela puisse sembler, ce besoin de déconnexion s’exprime de plus en plus au profit de “la vraie vie”, tout simplement. Il devient même une sorte de mouvement de contre-culture, une réaffirmation du besoin humain et fondamental de vivre pleinement, sans l'intermédiaire des écrans. Belle et rassurante illustration, les 92 % d’Américains de la génération Z qui estiment qu'il est mieux de voir ses amis en personne plutôt qu'en ligne.*
A Brooklyn, les lettres de noblesse du IRL sont portées et incarnées par le Luddite Club, un club d’ados qui prône une déconnexion radicale et dit “au revoir” au smartphone dans le but de “redécouvrir la vie d’avant, s’inspirant ainsi du mouvement révolutionnaire et ouvrier mené par Ned Ludd, au XIXe siècle en Angleterre. Un mouvement de révolte contre la mécanisation et l'industrialisation qui consistait, notamment et symboliquement, à briser les machines.
Kendrick Lamar s’est récemment associé au pionnier du téléphone et de la technologie Lumière pour créer une alternative sans fioritures, en édition limitée, au smartphone moderne. Décrit comme « juste un téléphone », il a été conçu pour être utilisé … le moins possible.
Le dumb phone de Kendrick Lamar.
Autre expression et illustration de ce phénomène grandissant : la nature comme terrain d’expression et refuge off par excellence.
Sur l'île finlandaise d'Ulko-Tammio, une campagne de communication vise à encourager les visiteurs à faire un jeûne numérique pour mieux profiter de la nature. Au Royaume-Uni, Unplugged propose des séjours dans des cabines digital detox, encourageant les personnes à se ressourcer dans la nature. Fait aussi insolite que parlant, le retour en force des cartes en papier VS la carte online dont on semble difficilement pouvoir se passer. Ordonance Survey a révélé une augmentation des ventes de 144 % d'une année sur l'autre en 2020, un chiffre qui a encore augmenté de 28 % en 2021, tandis que l'AAA (American Automobile Association) a également produit 123 % de cartes en plus en 2022 par rapport à 2021. Un fait qui traduit à la fois la fatigue numérique et le besoin de retrouver de la spontanéité et de l'aventure.
Le besoin grimpant de pauses déconnectées dessine, en creux, celui de proposer, pour les marques, des contenus digitaux qu'on va choisir. Des contenus qui apportent quelque chose. Ou tout simplement des propositions tactiles, physiques, hors ligne. Un autre rôle se dessine, encourager à la reconnexion avec la nature IRL pour se ressourcer. Encourager les Greenscpades (nous y reviendrons dans un prochain article). Plus globalement, redonner le goût de la spontanéité et de l'aventure.